Atténuer les craintes de l’automatisation chez les employés : les entreprises doivent y voir

22 mars 2019

L’intelligence artificielle et l’automatisation des processus font craindre le pire aux travailleurs canadiens. Or, une récente étude de Mercer souligne que si les employeurs mettent en place une expérience de travail plus personnalisée, leurs employés seront mieux outillés pour faire face aux défis de demain.

Mercer a sondé 7 300 dirigeants d’entreprises, cadres des ressources humaines et employés provenant de neuf secteurs d’activité et de 16 pays. La firme de consultants a ensuite segmenté les résultats par pays.

Au Canada, plus des trois quarts (77 %) des dirigeants canadiens sondés par Mercer croient que le monde du travail subira d’importants changements au courant des trois prochaines années.

La crainte que génère l’intelligence artificielle

Mercer révèle que 53 % des responsables des ressources humaines canadiens sondés prévoient que leur entreprise investira dans des solutions d’intelligence artificielle et d’automatisation. Ils anticipent que cela pourrait accentuer l’incertitude que peuvent vivre certains employés.

Par ailleurs, le quart des travailleurs canadiens sondés par Mercer affirment percevoir l’arrivée de l’intelligence artificielle comme une menace à leur emploi. Aux États-Unis, cette proportion est d’environ 20 %. Cette incertitude se traduit également, d’après l’étude, par le fait que les deux tiers des Canadiens veulent « une description claire de leurs responsabilités » au travail. Mercer souligne en outre que la sécurité d’emploi est l’une des raisons principales pour lesquelles les employés choisissent l’entreprise pour laquelle ils travaillent.

« De l’anticipation à l’action »

Gordon Frost, membre du partenariat et responsable du domaine carrière de Mercer Canada, dit que les avancées technologiques auront leur rôle à jouer au sein des différents milieux de travail. « Grâce à elles, les organisations sont passées de l’anticipation à l’action pour façonner l’avenir du travail. À mesure que les entreprises transforment leurs modèles et stratégies d’affaires pour tirer profit des occasions de la révolution numérique, elles risquent de passer par-dessus les besoins et aspirations de leurs employés. »

Les entreprises risquent « d’inonder » leurs employés à force de multiplier les changements et de modifier les processus, ajoute M. Frost. Afin de réduire l’impact de la transition numérique sur les travailleurs, M. Frost affirme qu’il faut changer ce qu’il décrit comme étant « l’expérience employé », afin de créer un environnement de travail collaboratif basé sur les interactions humaines.

Collecter des données sur les préférences de ses employés

« Pour que les employeurs puissent façonner une main-d’œuvre prospère, ils doivent se fonder sur des données afin de créer une expérience employé personnalisée tout en favorisant la connectivité », dit M. Frost. En fait, prioriser des objectifs de groupe au sein d’une entreprise pourrait permettre de stimuler davantage les employés, peut-on lire dans le rapport de Mercer.

Acquérir des données personnalisées sur ses employés permettrait, d’après M. Frost, de mettre en valeur leurs talents, mais aussi de s’assurer que ceux-ci résistent efficacement aux changements. M. Frost ajoute qu’adopter une telle avenue permettrait aux gestionnaires de « prendre des décisions éclairées sur la taille et la forme que devra prendre une organisation pour l’avenir ». Les entreprises gagneraient ainsi un outil pour adapter leurs activités aux nouvelles réalités du marché.

L’importance de créer une résonance de la marque

Mercer affirme aussi que créer une résonance de la marque devient de plus en plus important pour les entreprises afin d’attirer des talents au sein d’une entreprise. La firme-conseil fait remarquer que les employés canadiens qu’elle a sondés sont plus susceptibles de travailler pour une entreprise qui veille à ce que les décisions liées à la rémunération et aux promotions soient équitables, et ce dans une proportion de douze pour un.

Source: Journal de l’assurance