Demande d’indemnisation: un travailleur trahi par son Facebook

18 juillet 2019

MATANE | Un travailleur qui tentait d’obtenir des prestations de la CNESST pour une blessure au dos qui serait survenue au travail a été trahi par un message qu’il a écrit sur les réseaux sociaux.

David Marquis soutient s’être fait une entorse lombaire quand il a perdu pied en quittant une nacelle, alors qu’il occupait un poste de manœuvre pour Les Productions R-Lousse de Plessisville le 22 décembre 2017, peut-on lire dans une décision du tribunal administratif du travail rendue le 8 juillet dernier.

L’homme de Matane allègue qu’avant cet événement, il ne ressentait aucune douleur au dos.

Publication

Le 25 décembre de la même année, il avait écrit sur sa page Facebook qu’il demandait au père Noël d’être opéré rapidement, car « il avait mal ».

Or, à ce moment-là, il n’avait pas encore consulté un médecin pour l’événement du 22 décembre, ce qu’il n’a fait que le 27 décembre.

« […] Cette opération ne concerne donc pas cette situation. Elle doit obligatoirement être en lien avec une autre condition étrangère à l’événement allégué du 22 décembre 2017 », a conclu le juge administratif Daniel Jouis.

Ce dernier a pris en considération l’historique médical de Marquis, où il est indiqué qu’il a été blessé au dos après un accident de la route survenu en 2009.

Blessures différentes

Marquis a indiqué au Journal qu’il distinguait les deux blessures, celle de 2009 et la seconde en 2017.

« Ce sont deux régions du dos bien différentes », a-t-il affirmé, ajoutant qu’il avait mal au haut du dos en raison de son accident et au bas du dos dans le cas de la blessure au travail.

Il a aussi avoué que sa publication faisait effectivement référence à sa blessure de 2009, mais que cela n’aurait pas dû l’empêcher de démontrer qu’il avait été blessé au travail.

Dans son refus d’indemnisation, le juge a aussi évoqué une note du médecin du travailleur, stipulant que Marquis lui a demandé d’attribuer la hernie discale diagnostiquée après le 22 décembre 2017 à son accident d’automobile de 2009.

« Un tel manque de scrupule et la volonté du travailleur de favoriser l’obtention d’une couverture d’un régime public au détriment de la vérité réduisent considérablement sa crédibilité », a conclu le juge.

Source: journaldemontreal.com