Le gouvernement du Canada mise à fond sur… le coworking!

7 juin 2019

Grande nouveauté pour les fonctionnaires fédéraux : il va leur être bientôt possible de faire du coworking quand bon leur semblera, c’est-à-dire de travailler ailleurs qu’au bureau qui leur a été attribué depuis qu’ils sont en poste. C’est que de tout nouveaux espaces de travail à distance accessibles aux seuls fonctionnaires fédéraux sont en train de voir le jour, ici et là, dans le cadre d’un projet pilote de deux ans dénommé «CotravailGC». Explication.

 

Ces nouveaux lieux se veulent propices à «la collaboration, l’innovation et la productivité». Modernes et design, ils sont dotés d’un réseau sans fil ainsi que de services de vidéoconférence et de téléconférence. Quant aux bureaux, ils permettent de travailler – au choix – assis ou debout, dans des espaces plus ou moins ouverts, propices aux échanges avec les collègues présents. À noter que des salles communautaires sont aménagées, à l’image d’un coin cuisine.

L’idée est d’offrir :

 

– un point de chute temporaire aux employés qui se déplacent entre différents bureaux,

 

– un espace partagé pour ceux qui font du télétravail et qui ont ponctuellement besoin d’une salle de conférence,

 

– ou encore, une solution de secours en cas d’embouteillage ou de tempête hivernale.

 

«Les lieux de cotravailGC seront situés à l’extérieur du centre-ville. Ce qui contribuera à réduire les longs trajets automobiles entre le domicile et le travail vers des lieux centralisés ; et donc, favoriser non seulement un meilleur équilibre travail/vie personnelle, mais aussi une réduction des émissions de gaz à effet de serre», dit Steven MacKinnon, secrétaire parlementaire de la ministre des Services publics et de l’Approvisionnement et de l’Accessibilité et député de Gatineau.

 

Pour l’instant, 10 espaces de coworking ont été planifiés :

 

> 5 aux alentours d’Ottawa :

 

– L’Esplanade Laurier (Ottawa), date d’ouverture officielle : mai 2019

 

– 335, chemin River (Ottawa), mai 2019

 

– Place d’Orléans (Orléans), juillet 2019

 

– 555, promenade Legget (Ottawa), août 2019

 

– 480, boulevard de La Cité (Gatineau), août 2019

 

> 5 ailleurs au Canada :

 

– 655, rue Bay (Toronto), juillet 2019

 

– 3400, avenue Jean-Béraud (Laval), décembre 2019

 

– 1, promenade Challenger (Dartmouth), décembre 2019

 

– Environs de Vancouver et d’Edmonton, juillet 2019

 

Plusieurs ministères fédéraux participent au projet pilote, dont l’Agence canadienne d’inspection des aliments, l’Agence de la santé publique du Canada, l’Agence des services frontaliers du Canada, Ressources naturelles Canada, Santé Canada et Statistique Canada. Ils désigneront eux-mêmes les employés de leur propre ministère qui pourront bénéficier, les premiers, des nouveaux espaces de coworking. L’accès devrait être ensuite généralisé à tous les fonctionnaires fédéraux, à l’issue du projet pilote.

 

Que peuvent en retirer les employés? Aux yeux de M. MacKinnon, ces espaces de coworking leur permettront de «choisir l’endroit où ils travaillent», de bénéficier de lieux «modernes, ouverts, spacieux et lumineux», pour ne pas dire «inspirants», et d’améliorer «leur bien-être et leur santé».

 

Et que peut en retirer le gouvernement du Canada ? Cinq choses surtout, selon le secrétaire parlementaire :

 

– Un meilleur service aux Canadiens;

 

– Une précieuse récolte de données sur les meilleures façons de travailler, dont l’analyse permettra d’offrir à l’avenir de meilleures conditions de travail aux fonctionnaires fédéraux ;

 

– L’attraction et la rétention des talents d’aujourd’hui et de demain ;

 

– L’optimisation de l’utilisation des édifices du Fédéral ;

 

– Une avancée en matière de bureau numérique.

 

Bref, le gouvernement du Canada a résolument plongé dans le 21e siècle. Reste à mesurer l’impact réel que cette innovation aura sur les fonctionnaires, et en particulier sur les cadres qui vont désormais devoir apprendre à piloter des équipes éclatées…

 

En passant, l’écrivain français François Cavanna a dit dans Le saviez-vous? : «Ailleurs est une sphère infinie dont le centre est ici».

 

 

Source: Les affaires