Le nombre de décès liés au travail a triplé
29 avril 2020
Le nombre de décès liés au travail a plus que triplé en 2019 par rapport à l’année précédente en Estrie. Si on en comptait 5 en 2018, ils se chiffraient à 17 l’an dernier.
L’Estrie est parmi les rares régions au Québec à connaître une hausse des décès en 2019 par rapport à 2018, avec les Laurentides, la Mauricie-Centre-du-Québec et le Saguenay-Lac-Saint-Jean.
Pendant ce temps au Québec, on observe une forte baisse du nombre de victimes, commente La Vigile en santé et sécurité au travail (VSST) de l’Estrie. En 2019, les décès liés au travail, soit des accidents et la maladie, sont au nombre de 190 personnes dans la province, comparativement à 226 décès en 2018, pour une diminution de 15,9 pour cent. De ce nombre, 57 décès sont survenus à la suite d’accidents (30%) et 133 sont en lien avec la maladie (70%), selon des chiffres de la CNESST.
Plus d’un accident sur trois (35%) est relié aux transports, tout type de véhicule confondu, incluant cinq travailleurs décédés après avoir été heurté par un véhicule. Le contact avec des objets (frappé ou écrasé par de l’équipement -23%) et les chutes (21%) ont été les deux autres principales causes d’accident alors que l’amiante est responsable de 89,5 pour cent des cas de maladie.
Malheureusement, la réalité est toute autre pour l’Estrie qui a perdu en 2019 pas moins de 17 travailleuses et travailleurs, déplore la VSST. C’est à 82 pour cent que la maladie emporte les travailleurs.
L’an dernier, trois Estriens ont été victimes d’un accident (un en 2018) et 14 ont succombé à la maladie (quatre en 2018). Un bilan aussi funeste que celui de 2017 où là aussi, 17 travailleurs estriens avaient perdu la vie.
La VSST, un regroupement de centrales syndicales et d’organismes communautaires, rappelle aux employeurs toute l’importance de l’élaboration et la mise en place d’un véritable programme de prévention pour assurer la santé et la sécurité de chaque travailleur.
La présente crise sanitaire ne permet pas de rendre hommage publiquement lors de la traditionnelle marche du 28 avril aux femmes et aux hommes qui ont quitté la maison pour le travail sans jamais revenir auprès de leurs proches, souligne-t-on.
La CSN et le Conseil central des syndicats nationaux de l’Estrie – CSN (CCSNECSN) soulignent aussi la Journée internationale de commémoration des travailleuses et des travailleurs morts ou blessés au travail en invitant les gouvernements à faire de la santé-sécurité au travail une priorité nationale, particulièrement dans le contexte de la pandémie liée à la COVID-19.
Des chiffres alarmants pour 2019
La Commission des normes, de l’équité, de la santé et de la sécurité du travail (CNESST) a dévoilé les statistiques pour l’année 2019 : cette année encore, « un nombre effarant » de Québécoises et de Québécois ont péri au travail, soit un total de 190. De ce nombre, on compte 57 décès à la suite d’un accident et 133 à la suite d’une maladie professionnelle.
Les chiffres alarmants pour l’année 2019 en Estrie font réagir Denis Beaudin, président du CCSNE-CSN.
« Année après année, nous appréhendons ce triste bilan, car il illustre à quel point il y a urgence d’agir pour améliorer la protection des travailleuses et des travailleurs, quel que soit le secteur d’activités », dit-il.
« Nous ne cesserons pas d’interpeller les gouvernements tant et aussi longtemps que les dispositions législatives et les mesures appropriées ne seront pas adoptées. »
La CSN souhaite depuis des années qu’on revoit l’application de la Loi sur la santé et la sécurité du travail. Les mécanismes de prévention prévus dans cette loi ne s’appliquent qu’à environ un cinquième des travailleuses et des travailleurs du Québec, mentionne-t-on dans un communiqué de presse.