Un transfert d’entreprise, ça se planifie

11 April 2019

Le Canada est à l’aube d’un transfert massif d’actif dans les sociétés privées et les entreprises familiales, dont les propriétaires sont vieillissants. Mal orchestrée, cette transmission de patrimoine pourrait mener à une perte de valeur des sociétés d’un bout à l’autre du pays, prévient PwC.

Selon un sondage réalisé par la firme d’audit, près de la moitié des propriétaires d’entreprises familiales prévoient en transmettre la gestion ou la propriété aux membres de leur famille. Toutefois, 47 % d’entre eux n’ont pas de plan de relève et 27 % n’ont pas fait participer leurs successeurs à la préparation de ces changements.

La planification de la relève est pourtant essentielle à la pérennité des entreprises familiales, surtout lorsque l’on sait que 70 % des transferts entre les générations échouent. Plus de la moitié de ces échecs sont dus à un manque de communication et de confiance, et le quart au fait que la génération suivante n’a jamais reçu une formation adéquate.

« Il est important que les propriétaires commencent à réfléchir à leur vision de la relève et à sa planification. Après tout, en tant que propriétaire d’entreprise, vous voulez préparer vos successeurs de manière à ce qu’ils réussissent », explique Bill McLean, associé et conseiller d’affaires du groupe Services aux sociétés chez PwC Canada.

VENDRE À UN JUSTE PRIX

Les propriétaires d’entreprises qui veulent prendre leur retraite rapidement sont plus enclins à vendre qu’à envisager un plan de relève, qui peut s’étendre sur plusieurs années. Ainsi, plus de 22 % des propriétaires de sociétés privées et d’entreprises familiales canadiennes prévoient vendre ou céder leur entreprise.

Les évaluations des sociétés privées canadiennes ont augmenté, tout comme la demande de fusions et acquisitions, que ce soit de la part des acheteurs ou des investisseurs canadiens et étrangers. Dans ce marché de vendeurs, une transaction peut être complexe, tant sur le plan financier que personnel, indique PwC.

« Pour de nombreuses sociétés privées canadiennes, il est difficile d’établir un prix reflétant le travail de toute une vie, affirme Miriam Pozza, associée et leader du groupe Transactions au Québec à PwC Canada. La clé est la planification. Ce processus implique de déterminer la stratégie de sortie, la valeur de l’entreprise et trouver le bon acheteur ou investisseur. »

La vente peut prendre plusieurs formes selon la façon dont le propriétaire envisage l’avenir de l’entreprise. Par exemple, il peut s’agir d’une vente partielle ou simplement de la vente de certains actifs; de cette façon, le propriétaire demeure partie prenante de l’entreprise, mais il diminue son engagement.

Les sociétés privées et les entreprises familiales représentent 60 % du PIB du Canada et fournissent du travail à plus de 12 millions de Canadiens.

Source: Conseiller