Tué par la chargeuse de son collègue dans une «cour à scrap»

17 juin 2019

La gestion déficiente de la circulation dans une «cour à scrap» de Laterrière est l’un des facteurs qui a coûté à vie à un travailleur, écrasé à mort par une chargeuse conduite par un collègue en janvier dernier.

Édouard Guernon, 53 ans, employé de Pièces d’autos Choc, circulait à pied avec son dossard réfléchissant sur la voie de circulation principale de la cour arrière du commerce lorsqu’il a été tué.

La chargeuse conduite par un collègue effectuait une manœuvre de recul et l’a frappé de plein fouet.

«Alors qu’il approche du conteneur, le conducteur sent qu’il a rencontré un obstacle du côté droit avec la chargeuse. Il immobilise celle-ci et voit un objet au sol. Il descend et découvre l’homme de cour étendu. Il s’approche de la victime, constate son état, et se dirige vers le garage pour demander de l’aide», indique le rapport.

Le travailleur est passé sous la roue arrière droite du véhicule, détaille la CNESST dans son rapport publié mercredi. Le décès de M. Guernon a été constaté sur place.

Le conducteur de la chargeuse a expliqué avoir regardé attentivement pendant la manœuvre en se retournant, puisqu’il n’utilise pas ses rétroviseurs. L’alarme de recul du véhicule fonctionnait.

Selon le CNESST, l’employeur permettait que les véhicules et les piétons empruntent les mêmes voies de circulation, ce qui ne devrait pas être le cas.

L’enquêteur a également constaté qu’il n’y avait pas de signalisation, tant pour les piétons que pour les véhicules.

Selon l’organisation en santé et sécurité au travail, l’employeur n’en a pas fait assez pour s’assurer de la sécurité dans la cour.

«La CNESST a exigé de l’employeur qu’il prenne des mesures pour gérer la coactivité entre les piétons et les véhicules dans la cour. Rapidement, des zones réservées pour la circulation des piétons ont été délimitées», peut-on lire dans le résumé du rapport.

Par ailleurs, les manœuvres de recul devraient être restreintes au maximum soit en modifiant la configuration des lieux, laissant plus d’espace aux véhicules pour se mouvoir, ou en balisant des zones à cet effet où toute présence piétonne est interdite.

Les conclusions de cette enquête seront transmises à l’Association des recycleurs de pièces d’autos et de camions afin qu’elle en informe ses membres, mais également diffusées dans les établissements de formation offrant le programme d’étude de Conduite d’engins de chantier.

Source: TVA Nouvelles